- POTOCKI (LES)
- POTOCKI (LES)POTOCKI LESCélèbre famille de magnats polonais comptant parmi les plus nombreuses et les plus opulentes maisons de Pologne et qui donna le plus de dignitaires à l’État. Les Potocki tirent leur origine de la maison de Pilawa, leur nom provenant de la localité de Potok près de Cracovie, où ils apparaissent au XIIIe siècle. Autour de la famille de Potocki se forma au XVIIIe siècle un puissant parti politique, les «républicains» ou «patriotes», opposé à la politique de la Cour et rival acharné du clan des Czartoryski. Sous le règne d’Auguste III de Saxe, la puissance des deux familles rivales fut à son apogée. Elles arrivèrent à intéresser à leurs affaires la moitié de l’Europe. Après le premier partage de la Pologne (1772), les vieilles controverses entre les Potocki et les Czartoryski firent place à la solidarité dans la lutte contre l’autorité royale. Au sein de cette opposition, cependant, surgirent bientôt deux camps distincts. Les pires traditions de l’«anarchie» furent représentées par Felix Potocki et les hetmans Ksawery Branicki et Seweryn Rzewuski, tandis que les frères Ignacy et Stanis face="EU Caron" ゥaw Potocki, Adam Kazimierz Czartoryski et Stanis face="EU Caron" ゥaw Lubomirski faisaient partie du camp réformateur appelé «groupe de Pulawy». Sous le règne de Stanislas II Auguste et au début du XIXe siècle, certains membres de la famille Potocki jouèrent un rôle important dans la franc-maçonnerie polonaise. Leurs descendants animèrent la vie politique et culturelle des émigrants polonais en France jusqu’à la Première Guerre mondiale. Parmi les personnages les plus marquants de cette famille on peut citer:Ignacy Potocki, comte (1751-1809), fils d’Eustachy, grand maréchal de Lituanie, membre du gouvernement du Conseil permanent, ambassadeur de Pologne à Berlin. Il fit ses études à Varsovie, au Collegium nobilium, établissement modèle pour les jeunes nobles, fondé par l’éminent publiciste et pédagogue Stanis face="EU Caron" ゥaw Konarski. En 1771, il devint membre de la commission de l’Éducation nationale, créée en 1773, le premier ministère de l’Instruction publique en Europe. Il présida également la Société pour la préparation des livres élémentaires. Opposé tout d’abord au parti de Stanislas Auguste, il se rapprocha de lui et devint membre du gouvernement du Conseil permanent. A l’époque des travaux réformateurs de la Grande Diète (1788-1792), il élabora, avec Hugo Ko face="EU Caron" ゥゥataj, le projet de la Constitution du 3 mai 1791. Pendant la guerre avec la Russie, en 1792, il se rendit a Berlin, auprès du roi Frédéric-Guillaume II, pour solliciter, vainement, son alliance. Après l’adhésion du roi à la Confédération de Targowica, il émigra à Dresde. En 1794, il rejoignit l’insurrection polonaise dirigée par le général Ko ごciuszko. Prisonnier à Saint-Pétersbourg, il fut libéré en 1796 par le tsar Paul Ier et regagna son domaine à Klementowice. En 1809, il représenta le duché de Varsovie auprès de Napoléon à Vienne, où il mourut la même année. Il est l’auteur de plusieurs brochures et articles politiques et le coauteur, avec son frère Stanis face="EU Caron" ゥaw Kostka, de l’ouvrage De l’instauration et de la ruine de la Constitution du 3 mai .Stanis face="EU Caron" ゥaw Kostka Potocki, comte (1755-1821), fils d’Eustachy, homme d’État, grand orateur politique, écrivain, historien d’art. Il fit ses études à Varsovie, au Collegium nobilium, puis à l’étranger, principalement en Italie. Il participe, aux côtés de son frère Ignacy, aux travaux de la Grande Diète. En 1792, nommé général d’artillerie de la Couronne, il lutta contre l’intervention russe en Lituanie. En 1807, il entra à la Commission du gouvernement du duché de Varsovie qui assura l’administration provisoire des terres polonaises occupées par les troupes de Napoléon. À partir de 1812, il fut à la tête du mouvement de la franc-maçonnerie polonaise. En 1817, nommé ministre de l’Instruction publique et des Cultes du royaume de Pologne, il eut le grand mérite de développer le réseau des écoles populaires. Voltairien convaincu, il a voulu placer l’Église sous le contrôle de l’État. Dans le domaine des lettres et des arts, il a laissé plusieurs volumes de critiques littéraires et de chroniques satiriques, un roman intitulé Le Voyage à Rétrograd (Podroz do ciemnogrodu ), ainsi qu’une adaptation de l’ouvrage de Winckelmann sur l’art dans l’Antiquité. Il s’intéressa également à l’archéologie et réunit dans son palais de Wilanow, près de Varsovie, une importante collection de tableaux, de dessins et de céramiques.Stanislaw Szczesny ou Felix Potocki, comte (1751-1805), fils de Franciszek; général d’artillerie de la Couronne. Adversaire politique de Stanislas-Auguste et idéologue du camp conservateur des magnats, il fut le premier en Pologne à réclamer l’abolition du trône. Dans ses projets de République fédérale sans roi, il invoquait l’exemple des États-Unis. Il se réclamait aussi de la division des pouvoirs d’après Montesquieu, voyant dans la fonction des ministères omnipotents une autorité «médiatrice» entre le roi et la noblesse. Il se montra hostile aux projets de réformes proposés par la Grande Diète (1788-1792). En 1792, il fut l’un des trois chefs de la Confédération de Targowica, qui dénonca le «crime» de la démocratique Constitution du 3 mai 1791, et sollicita l’appui de la Grande Catherine. Son action antinationale lui valut la condamnation à mort par défaut, prononcée par les insurgés de 1794. La Confédération de Targowica ayant précipité le second partage de la Pologne, Felix Potocki se démit de ses fonctions et s’exila. Il se déclara bientôt le «sujet fidèle» de l’impératrice Catherine. Il mourut dans ses domaines, en Podolie.
Encyclopédie Universelle. 2012.